Le Blog du MJ

Cette semaine, on va regarder en détail un autre gros morceau de cette quatrième édition, un supplément 100% nouveau matériel : Travar la cité marchande !

!!!ALERTE SPOILER !!!

Si vous êtes un joueur surtout ne lisez pas la suite de cette critique ! Tant pis pour vous vous êtes prévenu !!!

LA FORME :

Au format ED4, en couverture souple mais cette fois-ci, il s’agit d’un tome un peu plus épais que d’habitude puisque Fasa nous honore d’un petit 320 pages (rien que ça !) alors qu’un Elven Nation « ne faisait que » 290 pages, un écart donc d’une trentaine de pages quand même, ce n’est pas rien et on ne va pas s’en plaindre : on en a pour son argent !!!

A noter que cette fois-ci, je trouve l’illustration de couverture belle, en totale adéquation avec le sujet du supplément et j’aime par ailleurs l’idée de trouver dans le texte des explications à ce que l’on voit (aller je vous le donne, allez zieuter du côté du paragraphe décrivant la « guilt house tower » !).

On commence donc sur un sans-faute !

Bon aller s’il faut trouver un défaut, je dirais comme d’habitude que l’on a des illustrations inégales allant d’un Travis Hansen qui reste pour moi bien de deçà des autres car d’aspect trop infantile à mon gout…à de l’autre côté du spectre les splendides illustrations d’une Katharina Niko, bravo !

LE FOND:

Ce supplément se découpe en onze chapitres entremêlés de trois nouvelles, donc on va avoir de quoi faire !

Concernant la nouvelle d’intro, je vous donne un petit conseil, allez directement lire le paragraphe « the Var’Eidyllon Tara’var » en page 143 si vous voulez comprendre quelque chose à ce que vous allez lire…

On attaque donc avec le premier chapitre qui s’attelle à nous retracer toute l’histoire de Travar depuis avant le châtiment (voire encore avant !) jusqu’à l’actuelle Travar. Ce chapitre m’a directement captivé et notamment toute l’intrigue développée au sujet du Codex d’Ivoire. C’est une sorte de meta-plot qui inspire et donne envie de développer quelques scénarii là-dessus, voire une campagne entière (spéciale dédicace à Emmanuel.Dl !). Bref cette intrigue à la bonne intelligence de faire plonger le lecteur dans le bouquin et donne carrément l’envie d’en savoir plus sur cette cité ! Pour moi c’est un très bon point à souligner. Ce chapitre est vraiment complet, on y apprend pourquoi l’eau est la seule ressource non marchande de la cité, on y découvre des petites histoires parallèles comme celle de Jurl Heartsong qui en plus donnera naissance un peu plus tard dans le bouquin à d’autres éléments de background donc franchement là encore je suis sous le charme.

On enchaine donc très logiquement avec un chapitre dédié à la description de la Travar d’aujourd’hui. Chapitre dense où l’on décroche un peu au niveau des paragraphes décrivant les lois et législations de la cité mais où l’on raccroche heureusement de suite avec les influences des diverses passions (j’ouvre une parenthèse pour préciser que je trouve l’influence et le manque d’éléments de background concernant Chorrolis étrange ? On nous explique que cette passion est vraiment prépondérante pour la cité mais on a aucune organisation secrète (ou non) vraiment influente, pas de PNJ/questeur de premier plan ni même de description en terme de jeu pour gérer « la Fièvre de Chorrolis"…Dommage ! Pour moi c’est un mauvais point ! Petit conseil, si vous souhaitez introduire cet aspect de la passion dans vos parties, allez peut être jeter un coup d’œil du côté des règles permettant de gérer le wood longing, ça pourrait vous donner des idées d’adaptation... C’est dans ce chapitre où l’on approfondira la dualité de cette cité avec son esclavage toléré mais source de tension et notons quand même un clin d’œil sympa au vieux supplément ED1 « Terrors in the sky » avec la description d’un certain jeu aérien : le fameux « hull jumping » ! Ce qui ont joué ce scénario comprendront…

Le chapitre suivant traite des diverses organisations de Travar mais surtout des trois magistrats dans un premier temps puis du conseil des cinq dans un second. Nous en apprendrons plus sur l’organisation et les devoirs de ces organisations avant une revue en bonne et due forme des différents protagonistes, et là, nous sommes servi car nous avons droit à : des sombres secrets, des rivalités, des quêtes personnelles dans des contrées dangereuses, des artefacts magiques et des PNJ hauts en couleurs ! Bref il y en aura pour tous les gouts et là encore l’inspiration pointe le bout de son nez quasi à chaque page ! Une mention toute particulière pour les PNJ de Grexian Redrock (magistrat), Oman Odestrus (conseillé) et Iroldrak Darklore (autre conseillé). Y’a pas à dire les nécromanciens sont à l’honneur ! Cette discipline reste tout de même propice à la création de PNJ bien trempés ! Le chapitre terminera sur la description des différents corps de la milice et encore ceux qui ont joué l’aventure « Terrors in the sky »apprécieront le dernier PNJ du chapitre, j’ai nommé Drimsby himself le « Gardien des Airs » de la cité !

Une petite pause s’impose à travers une courte nouvelle, « Peaches » bien écrite, nous décrivant les déboires d’un jeune marchand voulant faire sa place parmi la communauté marchande de Travar. Nouvelle légère finissant par un trait d’humour, c’est une petite bouffée d’oxygène avant de ré-attaquer un gros morceau…

…effectivement car le chapitre suivant s’attèle à nous décrire les principales maisons marchandes de Travar et là on en reprend pour 40 pages !!! Plusieurs choses à dire sur ce chapitre…

Tout d’abord la maison marchande T’skrang est intimement liée aux évènements de la seconde guerre Therane donc les MJ qui souhaitent faire jouer la campagne PtW devront quelque peu modifier le background. Le bon côté des choses c’est que de nombreux évènements sont décrits et pourront très facilement être ajoutés à votre campagne comme élément narratifs ou carrément comme aventure à jouer à part entière ! Ensuite je note quelques clins d’œil à la série Game of Throne (décidément cette série aura inspiré du monde !) notamment au travers des noms/descriptions de deux PNJ : Sensha Ghorn qui me fait penser à une Sensa Strak et surtout Viciene of Tharl qui est franchement une « spécial dédicace » à Brienne of torth mais je vous laisse juge après lecture de sa description… Enfin, une fois n’est pas coutume, l’amorce d’aventure en p 116 est vraiment digne d’être développée et jouée !!! Avec toujours en fond le Codex d’Ivoire et les Marais Brumeux le tout s’achevant sur un final ouvert et au potentiel épique non négligeable : que demander de plus !?

Aller, chapitre suivant : les sociétés secrètes de Travar. Gros point d’interrogation pour moi concernant la Rébellion de la Roche-de-Vie qui était intimement liée justement à la trame de la campagne PtW. L’ED4 à fait le choix d’avancer dans l’histoire mais alors pourquoi avoir gardé cette organisation ? Les quelques explications à cette étrangeté ne m’ont vraiment pas convaincues, à vous de voir ! Pour ma part je mets une mention spéciale à la Var’Eidyllon Tara’Var (mais bon vous vous en serez douté !) et une mention honorable à l’« Ordre du ciel Cramoisi » même si encore une fois cette organisation est liée à l’avancée de l’ED4 dans l’histoire…

Je finirai donc cette première partie avec le chapitre décrivant les relations qu’entretient Travar avec le monde extérieur. J’ai beaucoup apprécié le pourquoi des relations tendues entre Travar et le Bois de Sang, j’imagine très bien la scène avec la superficialité des riches marchands de Travar, ha !ha ! Un autre point intéressant est la petite histoire concernant les habitants de Kratas et les maitres-chiens de Travar, à creuser… Enfin, le choix de l’ED4 d’avancer dans le temps en mettant fin à la seconde guerre therane tout en évitant d’en appliquer les conséquences me laisse dubitatif ! Comment Travar peut-elle entretenir des relations avec Thera, Throal et la maison K’tenshin comme auparavant (ou quasi). C’est l’un des gros point noir de cette ED4 à mon avis qui témoigne d’une volonté de la part de l’équipe de s’affranchir de ce qui avait été proposé avant (campagne Ptw) sans pour autant vouloir prendre de risque à modifier une situation d’équilibre entre tous les acteurs…A mon avis c’est dommage, tout cela manque un peu de cohérence car, on sent là, quand même, une certaine « non prise de risque »…

A SUIVRE…